écritures
Conte écrit pour les enfants (Groupe 3)
Il était une fois un tout petit petit enfant et un très très grand manguier.
Le tout petit petit enfant se disait « je voudrais être grand et fort comme ce manguier. »
Le très très grand manguier se disait « je voudrais être petit et libre comme cet enfant. »
Sur la plus haute branche du très très grand manguier, qui touchait presque le ciel, il y avait la plus belle et la plus grosse mangue de toute l'Afrique.
Le tout petit petit enfant qui avait très faim, essaya de l'attraper : il sauta, sauta, sauta ... mais il était trop petit...alors il s'assit contre l'arbre et se mit à pleurer.
Le très très grand manguier lui demande « pourquoi pleures tu ? »
Le tout petit petit enfant lui répond « si j'étais grand et fort comme toi je pourrais attraper la belle mangue qui est tout là-haut. »
Le très très grand manguier réplique « si j'étais petit et libre comme toi je pourrais découvrir le monde. »
Le tout petit petit enfant, qui n'avait jamais pensé à quitter son village avant, trouve que c'est une bonne idée, alors il se met à courir aussi vite qu'il peut, et comme il est tout petit petit, le vent le fait s'envoler tout autour du monde. Il s'exclame « oh! », « ah! », ou encore « Que c'est beau! »
Et un matin, une petite brise le dépose au pied du très très grand manguier.
Il raconte à l'arbre tout ce qu'il a vu pendant son voyage et pour le remercier le très très grand manguier fait tomber la belle mangue dans ses mains.
A partir de ce jour, le tout petit petit enfant revient souvent raconter une histoire au très très grand manguier et à chaque fois l'arbre lui offre sa plus belle mangue.
Pensées sur la peau *
C'est ma peau qui colle à la terre – rouge - qui est un peu ma peau – ma peau intérieure, argileuse – qui se demande où elle finit et où commence le monde.
La peau – étrange frontière – moite – et brûlante aux paupières – frontière à l'unité des hommes – donc fausse frontière comme toutes celles que nous dressons – matérialisée par les croyances des hommes et de leurs peaux.
Cette peau comme un étendard que l'on voudrait pouvoir affaler à désir - fardeau du poids de l'Histoire qui te poursuit – et tu roules ta peau comme Sisyphe sa pierre.
Pauline JUPIN